VIE NOMADE
Depuis 3000 ans, les peuples des steppes ont adopté un mode de vie pastoral se déplacant à la recherche des meilleurs pâturages et campements. Ils vivent par et pour les animaux au premier rang desquels le cheval qui a sans doute été pour la première fois au monde domestiqué dans ces prairies infinies.
De nos jours, encore environ la moitié des des habitants sont nomades, vivant sous la ger et déplaçant leurs campements plusieurs fois par an dans une terre sans clôture. Il s'agit d'une vie très rude, et même
d 'une survie en hiver.
Le nombre de nomades a fortement diminué ces deux dernières années suite aux terribles hivers ayant causé pour de nombreuses familles la perte totale du troupeau, seul bien et moyen de subsistance. Cette situation nécessitant une aide d'urgence, a provoqué un exode rural chassant des éleveurs et aussi citadins, surtout de l'ouest du pays vers les faubourgs de la capitale.
Traditionnellement, les nomades élèvent 5 espèces dites les 5 museaux : chevaux, vaches ou yaks, moutons, chèvres et chameaux. Des rennes sont aussi élevés par le peuple Tsaatan aux confins de la Sibérie, à l'ouest du lac Khovsgol.
La Mongolie est la terre du cheval. Tout enfant nomade peut monter dès qu'il sait marcher et courir.
Les petits chevaux mongols sont incroyablement résistants. Ils vivent toute l'année en hordes semi-sauvages, rassemblées uniquement pour la traite et la capture. Ils doivent pouvoir se défendre seuls contre les loups en hiver.
A part servir de monture et de patrimoine, les chevaux procurent surtout au nomade leur boisson préférée l'airag lait de jument fermenté, faiblement alcoolisé et dont les mongols de tout age boivent des litres en été, vantant les vertus sur la santé et le tube digestif !
Certaines régions sont plus réputées que d'autres, fonction de la qualité et variété des pâtures. Si l'on peut oser une comparaison, disons que l'airag a environ la même importance culturelle et sociale que peut l'avoir le vin en France.
Les chevaux sont aussi bien sûr élevés et entraînés pour la course annuelle du Naadam, où montés par de jeunes jockeys, ils livreront toute leur immense générosité pour la fierté de leur éleveur et pour la gloire qui rejaillit plus sur la monture que le cavalier.
Les yaks ou vaches apportent la viande, le cuir mais surtout le lait qui sert essentiellement à la confection de fromages pendant les mois d'été (appelés mois blancs) qui seront mis à sécher sur le toit de la ger pour être consommés toute l'année.
Les moutons sont les animaux le plus élevés pour la viande, aliment de base du régime nomade, la peau, la laine pour les vêtements et le feutre de couverture de la ger.
Les chèvres, plus difficiles à élever que les moutons sont appréciées pour leur viande et surtout la laine de cachemire.
Les chameaux de bractianne sont utilisés comme bête de somme pour les longs déplacements, pour leur laine et également leur lait.
Les familles nomades, souvent rassemblées par groupe de gers, se déplacent au minimum deux fois l'an, au printemps (mai) et au début de l'hiver (octobre), généralement dans un rayon de 50 à 100 kilomètres, mais les déplacement plus importants en cherche de meilleurs patûres sont parfois nécessaires. Les campements d'hiver ou Uvuljuu sont situés dans des zones abritées du vent et sont équipés de parcs pour les animaux la nuit.
La journée des nomades est consacrée aux soins au animaux - surveillance, traite, tonte - à la confection de feutre, de fromages et autres produits laitiers, quête de combustible et d'eau. Les chevaux sont élevés et soignés par les hommes mais traits par les femmes.
Les nomades utilisent une perche-lasso ou uurga pour rassembler les troupeaux et capturer les chevaux.
La ger, l'habitat traditionnel des mongols
Yourte est le terme usuel pour la tente de feutre mongole ou ger , mais ce mot n'est pas très apprécié par les Mongols car il est d'origine turque et qu'il était employé par les envahisseurs occidentaux et les derniers d'entre eux, les Russes.
La plupart des Mongols, même en ville, habitent ces tentes confortables et parfois très bien équipées avec tout "le confort moderne". La ger est l'habitat traditionnel des pasteurs de la steppe depuis la nuit des temps Elle est conçue pour résister aux vents puissants sans ancrage dans le sol, rester chaude en hiver et fraîche en été et surtout être démontable et transportable facilement.
Une ger est constituée de bois et recouverte de feutre, elle pèse de 150 à 300 kg et se monte en environ 2 heures.
L'organisation intérieure d'une ger est identique partout : la porte d'entrée au sud, à l'ouest la place des hommes, au nord la place pour les hôtes de marque ou les personnes âgées ainsi que l'autel familial, à l'est la place des femmes. Un poêle occupe le centre de la ger.